Françoise Mommens
Et si « Low Tech » était le buzzword pour 2021?
Le début d’une nouvelle année est toujours l’occasion de faire des prévisions (oubliez les résolutions, elles ne tiennent jamais très longtemps d’ailleurs). Réfléchissons donc à ce que 2021 nous offrira pour les prochains mois. Car si les grands cabinets de consultation martèlent le même message : « il n'y a pas de retour en arrière », il n’est pas interdit de rêver à un avenir meilleur. 😉
Qu’attendre de 2021?
Si la crise sanitaire a accéléré l'utilisation du numérique et de la technologie, et que le télétravail a fait doucement place au métro-boulot-dodo, force est de constater que des changements sont à nos portes, qu’il est grand temps de se retourner les manches pour:
· Mieux organiser nos chaînes d’approvisionnement - 2020 a vu une demande accrue pour des circuits courts et locaux. Ces changements de comportement d'achat induisent inévitablement des actions au sein des entreprises (fabricants et fournisseurs). Un circuit plus court nécessite, au cœur de nos PME, le développement de nouvelles compétences, de nouvelles capacités et de nouveaux modèles d’affaires.
· Oublier le « à flux tendu » - Cette gestion (particulièrement flagrante dans le système de santé) a montré toute son inefficacité. Parer au strict nécessaire a révélé des vulnérabilités cruciales dans les chaînes d'approvisionnement de matériels, mais aussi de ressources humaines. Une meilleure répartition et gestion doit s’opérer rapidement. Lorsque nous nous sommes rendu compte que le problème était mondial, plusieurs ont constaté que nous n’étions pas prêts à faire face à un problème de cette ampleur. Dans l’optique où tous les pays se retrouvaient face aux mêmes défis, la délocalisation de la production s’est révélée catastrophique et cacophonique.
· Améliorer la sécurité informatique - Nos données privées sont à la solde de « pirates » et d’applications mobiles gourmandes qui profitent de notre naïveté et notre méconnaissance des conséquences à leur donner volontairement nos informations. Espérons que le recours à Internet et au mobile pour avoir accès à certains produits et/ou servies nous forcera, au plus tôt que tard, à nous conscientiser sur la nécessité (ou pas) de les partager aussi généreusement sans discernement. De leur bord, les entreprises devront-elles adopter une approche « Privacy by Design » lorsqu’elles collecteront et traiteront les données personnelles, en toute clarté et transparence.
· Se préoccuper d’environnement et des changements climatiques - Au moment où l’année 2020 est considérée comme la deuxième année la plus chaude, après 2016 et avant 2019 (selon l’ONU), il devient pressant de prendre des mesures concrètes pour éviter des dommages irréversibles. Car, si la Covid-19 tue, à terme, le réchauffement climatique se révélera tout aussi meurtrier, sinon plus.
· Prendre conscience que ce ne sera pas la dernière pandémie mondiale – L’OMS nous a déjà mis en garde, la pandémie actuelle ne sera pas la dernière. À bousculer et à détruire les écosystèmes, l’humain se prépare à devoir faire face à de nouvelles éclosions : l’émergence de ces nouvelles maladies découlant directement de la manipulation et du trafic de la faune/flore, souvent menacées d’extinction.
Et enfin…
· Introduire « Low Tech » dans notre vocabulaire – Si en 2019 nous étions bombardés d’articles plus prometteurs les uns que les autres, sur les véhicules autonomes, les chatbots et l’intelligence artificielle, les robots, etc., constatons que 2020 a freiné certaines ardeurs. Devant de nouvelles conditions, de nouvelles habitudes de vie (ou de survie), nous nous sommes rendu compte que l’essentiel ne réside pas dans l’automation ou le virtuel. La santé, le bien-être et la sécurité ont pris le pas sur le superflu. Nous avons pris conscience que notre environnement est fragile, qu’il peut basculer très vite, que nos modes de vie en dépendent profondément, et que désormais l’avenir doit être : utile, simple, accessible, éthique et durable.
Bref, 2020 nous laisse un goût amer de trop peu. Pour cette nouvelle année, il faudra apprendre à vivre avec le changement, à accepter les choses sur lesquelles nous n’avons aucun contrôle, à trouver un équilibre entre sécurité et bien-être (tant physique que mental) …
Il ne faut pas s’attendre à un retour à la « normale », mais plutôt être ouverts aux opportunités, aux nouvelles idées, aux nouvelles façons de faire et d’être. Et à défaut de travailler sur ces principaux points, de nombreux analystes avancent déjà que la relance sera longue et lente.
Vos prédictions?
Et vous? Quelle est votre vision de 2021?
Plus ou moins de vélos, un retour au travail en présentiel ou depuis un bureau au chalet, voiture électrique ou voiture autonome
À bien des égards, cette pandémie mondiale agira comme un catalyseur pour toute une série de changements (changements qui étaient déjà sur les tables à dessin, mais sans grande volonté de mise en pratique).
Françoise Mommens
Consultante senior en intelligence de marché